Le syndrome de l’aînée : une réalité méconnue qui impacte la vie des femmes de manière significative

Être l’aînée d’une fratrie peut être difficile, mais être la première fille l’est encore plus, selon la science.

Plus souvent qu’autrement, une sœur aînée dans une famille tend à grandir plus rapidement pour prendre soin de ses frères et sœurs plus jeunes, car on s’attend à ce qu’elle serve de modèle pour eux.

Ce besoin pressant d’être la gardienne des frères et sœurs a désormais un nom : le “syndrome de l’aînée”.

Bien que ce phénomène ne soit pas diagnostiqué physiquement, une nouvelle étude a contribué à révéler de nouvelles preuves à ce sujet.

Reflétant les sentiments d’être l’aînée, l’auteure Y.L. Wolfe estime que le “syndrome de l’aînée” est un concept réel, selon un rapport de HuffPost.

Wolfe a parlé du fait d’être l’aînée dans sa maison : “Quand mon plus jeune frère est né alors que j’avais presque 11 ans, j’étais submergée par des sentiments de responsabilité pour son bien-être. Je restais assise près de son berceau et je le regardais dormir pour m’assurer qu’il était en sécurité.”

Rejoignant le débat, une équipe de recherche de l’Université de Californie à Los Angeles a souligné que les filles aînées ont tendance à mûrir plus tôt dans des scénarios spécifiques, ce qui leur permet d’aider leur mère avec les frères et sœurs plus jeunes.

La puberté surrénalienne

Pour étayer cette théorie, les chercheurs ont constaté qu’il existe une corrélation entre les premiers signes de puberté prématurée chez les filles aînées et le fait que leurs mères ont subi des niveaux élevés de stress prénatal.

Alors que la puberté normale est le moment où le corps d’un enfant se développe et se transforme en un corps d’adulte jeune, la puberté surrénalienne est le moment où les glandes surrénales (de petites glandes situées sur le dessus des reins) provoquent les premiers signes de puberté. Chez les filles, cela se produit généralement entre 8 et 13 ans.

Les processus de puberté surrénalienne sont généralement observés chez les filles aînées et sont censés entraîner des changements sociaux et cognitifs chez une personne.

Jennifer Hahn-Holbrook, l’une des co-auteures de l’étude et professeure adjointe de psychologie à l’Université de Californie, a expliqué la pertinence de la puberté surrénalienne en disant : “Quand les temps sont durs et que les mères sont stressées pendant la grossesse, il est dans l’intérêt adaptatif de la mère que sa fille mûrisse socialement plus rapidement. Cela permet à la mère d’avoir une ‘aide-au-nid’ plus tôt, aidant ainsi les femmes à protéger la vie des enfants dans des environnements difficiles”.

La recherche a également affirmé que les filles deviennent suffisamment matures mentalement pour s’occuper de leurs frères et sœurs plus jeunes tout en n’étant pas physiquement capables d’avoir leurs propres enfants, ce qui les éloignerait naturellement des responsabilités de l’aînée.